Avec l’émergence des technologies blockchain, de nouveaux types d’organisations se mettent en place, avec la volonté de pallier les faiblesses des organisations traditionnelles. Le manque de flexibilité, de transparence, et un modèle hiérarchique ne plaisaient pas aux petits génies de la Silicon Valley. Ils décident alors de créer un tout nouveau type d’organisation : les DAO.

Une organisation basée sur la transparence de ses actions et la décentralisation de sa gouvernance.

Une DAO (Decentralized Autonomous Organization) est une organisation décentralisée dont les règles de gouvernance sont automatisées et inscrites de façon immuable dans une blockchain (Blockchain France). Chaque internaute peut consulter ses règles, garantissant une transparence totale dans la gouvernance et les actions de l’organisation.

Puisque toutes les règles sont rédigées clairement dans la blockchain, cela limite la confiance/méfiance envers les collaborateurs. La notion de « trustless » apparait, une expression qui indique qu’on fait confiance en l’exécution d’une décision par du code informatique plutôt qu’en celle d’un humain.

Ce qui est inscrit dans la blockchain par les fondateurs régie la gouvernance des DAO. Des pouvoirs de vote sur des décisions stratégiques peuvent alors être donnés à l’ensemble des membres, ou à seulement un petit groupe.

Deux façon de travailler pour une DAO : exécuter de petites tâches, ou gérer un projet de plus grande ampleur.

Il existe deux façons de travailler pour une DAO.

  1. Raid/Sprints

Les Raids ou Sprints correspondent à des missions courtes et temporaire. Dans chaque DAO, un tableau de bord présente une liste de tickets, des tâches qui doivent être exécutées (ex : prendre des notes de la prochaine réunion), associées à une rémunération précise (ex: 3 actions dans la DAO). Il est alors possible de saisir l’un de ces tickets, de l’exécuter, et de se voir rémunérer pour cela. La rémunération se fait alors soit via des smart-contract, qui assurent une rémunération automatique une fois la tâche réalisée, ou après la validation des autres collaborateurs, généralement sous forme de vote.

  1. Guilds/Squads

Une fois quelques Raids/Sprints réalisés, un membre peut avoir le besoin de s’investir davantage dans la DAO. Il a alors la possibilité de manager un projet plus implorant, et créer alors une Guild ou Squad. Pour ces projets, la rémunération sous forme d’actions n’est pas toujours suffisante. Il existe alors des rémunérations sous forme de salaires en Dollars ou cryptomonnaie.

Les DAO se rapprochent d’un modèle traditionnelle et commencent à recruter des salariés.

En général, un petit groupe est à l’initiative d’une DAO. Nous appellerons ce groupe l’équipe originelle. Cette équipe s’organise autour d’outils comme Slack ou Discord pour communiquer entre eux et faire avancer le projet.

A mesure que la DAO se développe, l’équipe originelle va avoir besoin de soutient. L’équipe support fait son apparition. Cette équipe utilise les mêmes moyens de communication que l’équipe originelle, en plus de chats privés pour piloter le projet. Un chef d’équipe, membre actif de l’équipe originelle, manage ce groupe de travail.

Ce projet annexe a un coût. Il comporte le financement lié au développement (outils, matériels, logiciels) mais également le salaire du chef d’équipe. Ce dernier présente alors ce besoin de financement à l’ensemble de ses membres. S’en suit un vote pour déterminer si oui, on non, le projet et le financement sont acceptés.

C’est ainsi que les premiers membres de DAO se voient salariés, à l’image d’organisations plus traditionnelles.

En résumé, une DAO est une organisation transparente, dirigée par ses membres, dans laquelle il est impossible de frauder.

Une DAO est une organisation régie par la blockchain et caractérisée par la transparence de ses actions. Ses membres, souvent à temps partiel, remplissent des tâches en échange de rémunération (actions ou Dollars). Une DAO est une organisation supranationale, ouverte à tous, qui ne s’appuie sur aucune juridiction et où personne ne peut frauder puisque l’ensemble des règles fonctionne avec du code informatique.

Le schéma n’est pas parfait et des limites viennent s’y opposer.

Si le système repose sur la « trustless », cela peut cependant être remis en cause. Les votes reposent sur les collaborateurs, qui décident de façon subjective si une tâche a été correctement réalisée ou non. De plus, si le système de gouvernance se veut décentralisé, un fondateur peut tout à fait inscrire dans la blockchain qu’il est le seul décisionnaire.

Les DAO se voient de plus en plus présente, dans de nombreux secteurs dont celui de l’art.

Certaines organisations deviennent si puissantes qu’elles deviennent incontournables dans de nombreux secteurs comme la finance, les assurances, mais également le secteur de l’art. Si les NFT et les Métaverses étaient les premiers terrains de jeux des DAO, ces dernières se mettent à explorer l’art physique. L’exemple le plus récent et celui de la DAO PleasrDAO. L’organisation vient d’acquérir l’exemplaire unique d’un album du Wu-Tang Clan pour 4 millions de dollars.

Arthur Lauriau
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